Durée : 2025-2027, Recherche doctorat
Financement: Fonds de recherche du Québec – Société et Culture (FRQSC)
Chercheuse : Ambre Marionneau (sous la supervision de David Myles)
Résumé: Cette recherche porte sur l’évolution de la scène lesboqueer à Montréal, en examinant les transformations historiques, culturelles et technologiques qui ont façonné ses formes d’organisation. À partir des années 1970, les communautés lesbiennes ont commencé à s’organiser, s’inspirant des mouvements féministes et gais, malgré une forte invisibilisation et des tensions internes à ces mouvements. Cette dynamique a conduit à un âge d’or lesbien marqué par un ancrage territorial fort à Montréal, notamment à travers des lieux de socialisation et la multiplication de collectifs militants. Toutefois, ce réseau s’est progressivement effacé dans l’espace public, laissant place à une scène plus informelle.
Depuis les années 2000, une nouvelle configuration émerge, marquée par la « plateformisation » : les collectifs lesbiens investissent massivement les plateformes numériques pour pallier la disparition des lieux physiques. Cette mutation s’accompagne de nouveaux enjeux liés aux logiques algorithmiques, aux normes des plateformes et aux formes de censures ou d’invisibilisation. En parallèle, un glissement symbolique s’observe avec l’usage croissant du terme « lesboqueer », témoignant d’une volonté d’inclusivité et d’hybridation des identités historiques. Dans ce contexte de « renaissance lesbienne », ma recherche vise à étudier les pratiques des collectifs lesboqueers au sein de la scène montréalaise contemporaine, encore peu étudiée dans la littérature.
L’objectif principal de ce projet est d’examiner les pratiques et enjeux des collectifs au sein de la scène lesboqueer montréalaise. Cet objectif général se décline en 4 objectifs spécifiques: 1) identifier les principaux collectifs lesboqueers montréalais prenant part à la scène; 2) documenter les pratiques sociales développées par ces collectifs en liant avec leur positionnement au sein de la scène; 3) identifier le rôle des plateformes numériques dans la médiation de la scène lesboqueer montréalaise; et 4) explorer les pistes de solutions quant aux enjeux recensés au cœur de la scène.
Contributions: Les contributions de cette étude seront multiples. Celle-ci permettra: d’analyser de manière fine et immersive des pratiques lesboqueers montréalaises ayant été peu documentées malgré leur caractère historique significatif; de valoriser et mettre en relief les voix d’actrices issus de la diversité sexuelle et de genre (notamment dans un contexte de regain de violences envers les communautés LGBTQ+, couplé à un climat d’adversité grandissant des responsables des plateformes numériques envers ces communautés); de documenter les mutations numériques contemporaines de la scène lesboqueer montréalaise; de participer à la documentation visuelle de la scène s’inscrivant dans la lignée de décennies de lutte pour la visibilisation des enjeux lesboqueers; d’appliquer le Plan d’action gouvernemental de lutte contre l’homophobie et la transphobie 2023-2028 du Gouvernement du Québec, dont l’Orientation 3 vise au renforcement du milieu communautaire.
Critères d’inclusion:
1. avoir 18 ans et plus;
2. faire partie du collectif/organisme depuis plus de 6 mois (si applicable);
3. pouvoir fournir un consentement libre et éclairé;
4. être en mesure de lire et de s’exprimer en anglais ou en français.
Nature de la participation :
1. Participation à des phases d’observation réalisées par la chercheuse (observation participante1 ou observation non-participante2 en fonction du collectif) lors de moments clés (la chercheuse s’adaptera au contexte et fera entre 2 et 5 moments d’observation selon les possibilités des collectifs). Lors de cette phase d’observation, la chercheuse se proposera pour fournir des images au collectif de manière bénévole.;
2. Participation à un atelier de cartographie mentale3 d’une durée de 3 heures;
3. Accord concernant la diffusion éventuelle de photographies prises lors des phases précédemment citées à l’occasion d’une exposition photographique (toute diffusion d’image sera précédée d’un accord des personnes présentes sur les images suivant un consentement libre et éclairé).
Information de contact:
Si vous souhaitez participer ou si vous avez des questions, n’hésitez pas à communiquer avec la chercheuse par courriel (ambre.marionneau@inrs.ca).
Si vous souhaitez contactez la direction de recherche, veuillez contactez David Myles par courriel (david.myles@inrs.ca).
Approuvé le 29 juillet 2025 par le Comité d’éthique de la recherche de l’Institut national de la recherche scientifique (CER-INRS). No de référence : 2026-647, 25-850
Si vous avez des questions sur la composante éthique du projet de recherche, vous pouvez communiquer en tout temps avec le comité d’éthique au courriel suivant: cer@inrs.ca
Vous pouvez télécharger les formulaires d’information et de consentement plus bas.
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[1] L’observation participante consiste à observer un groupe tout en prenant part à ses activités pour mieux comprendre ses pratiques et son fonctionnement.
[2] L’observation non-participante consiste à observer un groupe sans intervenir ni participer, afin de recueillir des informations de manière discrète.
[3] Un atelier de cartographie mentale est une activité collective où les participant.es échangent et dessinent ensemble des cartes pour représenter leurs idées, expériences ou lieux importants de manière visuelle.